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La bienveillance en milieu professionnel

La bienveillance en milieu professionnel


La bienveillance on en entend parler au moins une fois par jour. Elle nous est cuisinée à toutes les sauces jusqu’à l’indigestion. Je le sais! Mais je vais quand même vous en parler, en actions concrètes plus qu’en concept.


S’il y a bien un sujet que j’ai à cœur dans mon travail comme dans ma vie personnelle, c’est la bienveillance. 

Je ne me considère pas comme quelqu’un de mielleux ou de mièvre. Les concepts spirituels véhiculés en grande distribution me font lever les yeux au ciel.

Mais quand même! La bienveillance étant au centre de mes valeurs j’ai décidé de vous en parler et de commencer par de petites définitions pour être certaine que nous parlons bien de la même chose.

Mon ami Google me donne de très belles définitions : “ La bienveillance c’est une disposition favorable à l’égard d’autrui”. “ C’est la qualité d’une volonté qui vise le bien et le bonheur d’autrui “ , “ C’est la disposition généreuse à l’égard de l’humanité”; etc. etc.





Pour moi, la bienveillance est une qualité humaine qui demande d’avoir du respect,de la générosité, de l’attention, de l’écoute,de l'empathie,de la curiosité,de la tolérance et de l' humilité.

Elle est aussi un vecteur essentiel du leadership dont je vous ai parlé dans mes deux premiers épisodes.

Avant de vous donner un exemple concret d’une situation de bienveillance et de ses résultats je veux mettre en avant ce qu’elle peut apporter dans notre vie professionnelle.


  1. Pour commencer, la bienveillance apporte une qualité de communication puisqu’elle est basée sur le respect d’autrui. Une équipe bienveillante est plus réceptive.

  2. Qui dit bonne communication dit bonnes relations et capacité de faire confiance et d’inspirer la confiance. On développe en équipe un sentiment d’appartenance, et une loyauté. On sait que dans un contexte de pénurie de main d'œuvre ou de formation de la relève, la loyauté et la fidélité sont des qualités importantes. On est dans un climat de travail positif et productif.

  3. Qui dit bon climat de travail dit solidarité, mobilisation, cogestion et autonomie. 

  4. Les trois éléments que je viens de vous mentionner sont tous vecteurs de travail efficace et de productivité. Qu’on analyse le concept sur un plan humain ou financier, les résultats sont les mêmes. Un climat de travail propice apporte une meilleure productivité et réduit les risques.

  5. En effet, on gère plus facilement la prévention de conflit. On réduit les risques de griefs ou d’arrêt de travail. Une équipe solidaire est plus tolérante face à l’erreur ou à la faiblesse d’un membre de l’équipe. Une équipe bienveillante encourage la résilience aussi. Et qui parle de résilience parle de stabilité.


Par dessus tout, je dirai que la bienveillance enraye la malveillance.


Pour concrétiser ce que je viens de vous dire, je vous raconte une expérience.

J’ai été appelée il y a quelques années par un conseil d’administration qui avait un problème de climat de travail. La demande de faire appel à une consultation externe venait des employés.Il s’agissait d’une équipe très bienveillante qui travaillait ensemble depuis des années.

Suite au départ à la retraite de son directeur et pour satisfaire de plus grandes ambitions budgétaires  le comité d’administration a recruté une directrice avec de grandes compétences en finance mais peu d’habileté en ressources humaines. 

J’ai découvert dans cette entreprise une équipe qui, avant l’arrivée de la nouvelle directrice, n’avait aucun poste à combler, n’avait que très peu d’absence ou d’arrêt de travail. On ne parlait pas de grief (nous étions en milieu syndiqué). Les membres de l’équipe prenaient leurs congés annuels en alternance de manière à ne pas surcharger de travail leurs collègues qui restaient sur le plancher. Ils allaient même jusqu’à recruter eux-même dans leurs propres réseaux. Bref, en matière de bienveillance et d’implication, on peut difficilement faire mieux.

Certes les procédés de production de l’entreprise n'étaient plus tellement d’actualité et expliquaient un manque évident de croissance. 

Quand on est gestionnaire, on sait qu’une “vieille équipe” est souvent synonyme de complexité quand on parle de gestion du changement.

Les stratégies humaines sont primordiales si on veut mener à bien un projet qui implique des changements.

Dans le cas de cette équipe, pour amorcer un changement et un développement, il aurait fallu prendre le temps de connaître l’équipe, se rallier à leur solidarité pour aller chercher leur collaboration vers une croissance.

On comprendra que ça n’a pas été la stratégie adoptée et cela a engendré une détérioration de la communication avec la direction, des griefs, des arrêts de travail et des démissions. Pour la première fois en dix ans, vingt pourcents des postes étaient à combler et pour la première fois en dix ans, le bilan annuel fût déficitaire.


Outre les compétences en gestion, le recrutement du nouveau directeur général de l’entreprise a été influencé par sa bienveillance et son leadership. Vous savez, un bon leader comme celui dont je vous ai parlé dans un article récent.Celui qui observe, planifie, communique, partage et surtout, valorise.


En quelques mois, il a pris le soin de connaître son équipe, d’instaurer des canaux et des outils de communications efficaces qui ont rétabli la confiance entre l’équipe et la direction.

Il a été à l’écoute, dans le formel et l’informel. D’ailleurs, nous reparlerons plus en détails de l’importance de l’informel dans les communications avec notre équipe.

Notre directeur a répondu aux demandes et fait un suivi sur celles auxquelles il ne pouvait répondre. 

Il a été attentionné, empathique et valorisant.


Les griefs ont été classés, les employés en arrêt sont revenus au travail et même un démissionnaire est revenu à son poste.

Dans l’année qui a suivi, c’est en équipe qu’ils ont créé des comités pour parler de croissance et organiser les changements nécessaires.


Je ne peux que faire le bilan de ce mandat en pensant que la bienveillance était au cœur de la réussite. La bienveillance d’une équipe soudée, solidaire, résiliente et fidèle et celle d’un gestionnaire qui a su en user pour le bien de l’entreprise au complet.


À contrario, le manque de bienveillance est une plaie!


Malheureusement on le vit chaque jour à différents niveaux : au bureau, dans les transports en commun, sur la route, en magasinant,dans les démarches administratives et parfois même chez certaines personnes de notre entourage.


Pas plus tard qu’hier j’ai assisté à une scène désolante : Une employée d’une entreprise dans laquelle je travaille actuellement arrive avec une atèle au poignet. Je lui demande ce qu’elle a et s’il y a quelque chose que nous pouvons faire pour l’aider ( je trouve déjà assez courageux de sa part de venir travailler alors qu’elle semble souffrir). Une autre employée entend nos échanges, s’incruste dans la conversation en lui coupant la parole pour raconter comment ça a été un cauchemar pour elle de s’être cassé le doigt. Elle s’écoute parler et ça n’en finit pas. L’employée blessée…et sûrement un peu blessée par le comportement de sa collègue, finit par repartir à son bureau sans qu’on ait pu entendre sa réponse. 


Plus tard dans l’après-midi, dans la même équipe, la coordonnatrice passe d’un employé à l'autre pour demander qui accepterait de changer son horaire pour permettre à ceux et celles qui ont des enfants dont l’école était en grève pour qu’ils puissent travailler en partie en télétravail.

Personne n’a levé la main…et surtout pas, comme vous pouvez vous l’imaginer, celle qui était dans une atèle!


Je dois vous avouer que je suis une hypersensible. Ce genre de situation me touche et me désole.  Vous savez, il n’y a pas de hasard et c’est sûrement la raison pour laquelle j’écris ce blog.Si partager mes expériences peut apporter un peu de prise de conscience  et changer quelques attitudes positivement, ce sera pour moi une victoire.


Je suis aussi une grande optimiste et je sais que certains d'entre vous choisiront de travailler la bienveillance de leur équipe. Car, comme pour le leadership, c’est un concept qui se travaille.




Je vous donne la formule:

  • On se pose les bonnes questions : de quoi mon équipe a besoin? Comment elle fonctionne individuellement?

  • On communique notre bienveillance - On les a écouté, observé. On a compris leurs besoins. On fait preuve d’humilité en validant qu’on a bien compris notre équipe.

  • On fait appel à la solidarité et à la gestion participative d’une quelconque problématique ( une entrave au climat de travail parfait )

  • On trouve une stratégie qui rendra notre travail collaboratif pérenne : la gestion de chaque projet mentionne les valeurs de bienveillance chère à la culture de l'entrepris.

  • On sonde régulièrement l’environnement de travail.On s’assure que les valeurs sont transmises et intégrées par les nouveaux membres de l’équipe.

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